Sommaire de l'article
- Où ont lieu les Aurores polaires ?
- Existe-t-il une saison pour les aurores polaires ?
- Les aurores polaires peuvent-elles être prédites ?
- De quel équipement ai-je besoin ?
- Quels paramètres d’appareil photo dois-je utiliser ?
- Que faire lors d’une tempête magnétique ?
- Comment retoucher les photographies d’aurores polaires ?
- Qu’est-ce que le minimum solaire ?
Prendre en photo les aurores polaires est avant tout une question de géographie, de ciel dégagé, mais également de patience… Jamie Carter vous explique tout ce que vous avez besoin de savoir à ce sujet.
Avez-vous déjà admiré les superbes clichés d’aurores boréales par d’autres photographes, et souhaité vous aussi vous essayer à immortaliser ces lumières vertes vibrantes et dansantes ?
Aussi connues sous le nom de « aurora borealis », les aurores polaires constituent un phénomène causé par les orages magnétiques en provenance du soleil qui entrent en collision avec l’atmosphère terrestre. Cette réaction se manifeste par des ondes d’énergie, visibles depuis le cercle polaire. Sans grande surprise, les aurores boréales sont devenues particulièrement populaires ces dernières années parmi les photographes, avec l’apparition d’appareils photos réflexes numériques de plus en plus sensibles et performants.
Où ont lieu les Aurores polaires ?
Les aurores polaires apparaissent généralement dans l’hémisphère nord, et sont caractérisées par des formes ovoïdes ou encore de fer à cheval. Bien qu’elles aillent et viennent du nord au sud – si bien qu’on peut en voir en Ecosse voir même dans le nord de l’Angleterre- on peut les contempler généralement au niveau du cercle arctique. Afin de maximiser vos chances de les voir, il est fortement recommandé de vous rendre dans les endroits situés entre le 64e et le 70e parallèle nord.
Pour les Nord-américains, l’Alaska ou encore le Canada septentrional apparaissent comme les endroits les plus évidents pour les capturer. La Scandinavie, plus particulièrement la Laponie (région limitrophe entre la Finlande et la Suède) ou le grand nord norvégien constituent les meilleurs endroits en Europe. Toutefois, la Laponie ou la Norvège peuvent faire l’objet de froids extrêmes en hiver. Le climat y étant bien plus clément – grâce au courant du Gulf Stream notamment – l’Islande constitue également un lieu recommandé pour les admirer, en plus d’être un véritable paradis pour les amoureux de panoramas. Etonnamment, la plupart des photographes ne sont pas familiers avec les aurores australes – aurora australis- dans l’hémisphère sud, en raison du nombre plus restreint de lieux où voir ce phénomène. Néanmoins, les astronautes de la station spatiale internationale insistent sur le fait qu’elles y sont bien souvent plus spectaculaires.
Existe-t-il une saison pour les aurores polaires ?
Les aurores boréales sont souvent visibles dès le coucher du soleil, ce qui, au niveau du cercle polaire correspond à peu près à 16h durant l’hiver. Les phases lunaires n’ont que peu d’effet sur ce phénomène, Il est ainsi parfaitement possible de les voir en phase de pleine lune. Néanmoins, l’effet visuel ne sera pas aussi impressionnant, d’autant plus si le sol est enneigé ; l’exposition prolongée donnera alors l’impression de photos prises en plein jour. Si cela n’est pas obligatoire, Il peut être judicieux de prévoir votre voyage durant les phases de nouvelle lune, et ainsi profiter d’une plus grande obscurité pour obtenir les meilleurs contrastes sur vos clichés.
Les aurores polaires peuvent-elles être prédites ?
Les aurores boréales sont présentes en permanence, néanmoins, c’est leur intensité qui est difficile à prévoir. L’un des premiers reflexes à avoir est de commencer par se renseigner sur le site du centre spatial de prédiction météorologique (https://www.swpc.noaa.gov/), il s’agit d’une annexe du service national américain de météorologie, situe à Boulder dans le Colorado. Il existe également une antenne en Europe (http://www.aurora-service.eu/aurora-forecast/). Notez néanmoins que ces sites sont en anglais.
Une gros orage magnétique solaire est une chose magique à contempler, malheureusement vous avez vraisemblablement plus de chances d’avoir à faire avec des lumières beaucoup moins intenses. Quand la luminosité est faible, il est parfois préférable de s’assurer que les formes aux nuances grisâtres constituent bien une aurore boréale et non un nuage avant de le capturer. Après tout, votre appareil photo est tellement plus sensible que vos yeux.
Toutefois, ce qui empêche le plus souvent les gens de voir les aurores boréales sont les nuages, qui sont plutôt fréquents en fin de journée au niveau du cercle polaire. Ainsi, il est recommandé de ne pas visiter une région à aurores boréales pour une durée de moins d’une semaine. Dans ce laps de temps, vous pourriez n’avoir que quelques heures de ciel dégagés. Cela peut néanmoins être suffisant pour contempler une tempête magnétique, une expérience unique dans une vie. A l’instar de toutes les photographies d’extérieur, la persévérance et la patience sont les clés pour obtenir les meilleurs clichés.
De quel équipement ai-je besoin ?
Utilisez l’objectif avec le plus grand angle possible, et utilisez toujours le trépied. En effet, photographier les aurores boréales requiert souvent une exposition prolongée. Paramétrez une ouverture aussi resserrée que possible (entre f/2.8 et f/4.5 constitue un bon réglage), l’équilibre des blancs sur l’option nuageux ou automatique avant de faire une mise au point à l’infini. Contrôlez la mise au point entre chaque cliche, particulièrement si vous déplacez le trépied, que vous utilisez le retardateur ou encore le déclenchement à distance pour minimiser les mouvements de l’appareil au déclenchement.
Cependant, ce dont vous avez besoin plus que tout autre est de connaitre votre appareil photo et son paramétrage sur le bout des doigts, même en situation dans le noir le plus complet. Ainsi, vous pouvez vous permettre de laisser votre ouverture tranquille, mais, être à même de changer l’ISO ou les réglages de l’exposition feront une grande différence si vous êtes assez chanceux pour être témoin d’une belle aurore boréale dansant dans le ciel.
A noter qu’une voiture est bien souvent utile pour s’éloigner des lumières artificielles des villes, ou encore des complexes hôteliers même ceux se targuant d’être les meilleurs endroits pour y contempler ces lumières vertes. De jour, il est conseillé de partir en reconnaissance pour repérer les plus beaux paysages au-dessus desquels capturer les aurores boréales, une cascade, des monts enneigés ou encore une église par exemple.
Quels paramètres d’appareil photo dois-je utiliser ?
Les paramètres pour l’ISO et l’exposition dépendent totalement de quel types d’aurores boréales vous allez avoir à faire.
S’il s’agit d’une lueur verdâtre à l’horizon, ou encore d’une bande verte relativement statique au-dessus de votre tête, vous pouvez utiliser un ISO très élevé – compris entre 1600 et 3200 – et l’exposition peut être de 20 secondes, voire plus encore si les étoiles sont brillantes. Avec ce genre de cliché, la composition fait tout. Essayez donc autant que possible de composer une photo de paysage qui sera mise en valeur par la lueur des aurores boréales, clichés incluant des montagnes ou des bâtiments notamment.
Que faire lors d’une tempête magnétique ?
Si vous contemplez une aurore boréale statique directement en face de vous, tenez-vous prêt à agir, à tout moment elle pourra se mettre à bouger vraiment vite et devenir très lumineuse.
Des phénomènes comme le « ruban de plasma scintillant » ou les « fleurs boréales » sont incroyables à contempler, mais ils bougent tellement rapidement qu’ils sont très difficiles à immortaliser. Ici, la composition est nettement moins importante, vous photographierez sans doute directement ; essayez alors d’amener la sensibilité de votre ISO a 800 et réduisez le temps d’exposition à une seconde ou deux. Vous obtiendrez alors beaucoup de détails sans surexposer les sections très lumineuses de l’aurore boréale.
Comment retoucher les photographies d’aurores polaires ?
Photographiez toujours en format « Raw », vous pourrez ainsi améliorer vos images par la suite avec Photoshop ou via un autre logiciel de retouche photo. Il suffit juste de ne pas trop les saturer pour pouvoir ainsi rehausser leur couleur verte. C’est en effet une erreur de débutant qui peut facilement rendre vos photographies non naturelles aux yeux d’un photographe expérimenté ou aux yeux d’amateurs de la voute céleste.
Qu’est-ce que le minimum solaire ?
Certaines personnes affirment que le spectacle des aurores boréales ne sera pas intense avant les années 2020, quand le soleil atteindra à nouveau le plus fort de son cycle. En effet, elles apparaissent plus souvent au pic de l’activité solaire – le maximum solaire – qui a été atteint pour la dernière fois en 2014, et qui reviendra aux alentours de 2025.
Malgré tout, si les très fortes et spectaculaires aurores polaires sont moins fréquentes, les tempêtes magnétiques sont régulières, et vous serez toujours à même d’en tirer de superbes clichés.
Peu importe le type d’aurore polaire que vous capturerez, il s’agit d’un exercice techniquement plutôt facile, et il s’agit surtout d’un superbe alibi pour sortir avec votre appareil photo en quête des clichés les plus spectaculaires.