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Dans un monde submergé par la couleur et le numérique, le noir et blanc argentique continue de fasciner et d’émouvoir. Ce n’est pas un simple vestige du passé, mais bien un médium artistique à part entière qui traverse les époques avec une élégance remarquable. Ce qui rend le noir et blanc si spécial ? Son pouvoir d’abstraction qui transcende la réalité, ses contrastes qui sculptent la lumière, et ce grain si caractéristique qui donne vie et texture aux images.
Contrairement aux capteurs numériques qui tentent de reproduire cette esthétique, la chimie des émulsions argentiques crée une magie impossible à répliquer parfaitement. Chaque pellicule possède sa propre signature visuelle, sa courbe de contraste, sa réponse aux hautes lumières et son caractère dans les ombres. Et c’est sans parler de cette liberté au développement qui permet de pousser un film, de jouer avec les révélateurs pour en modifier le rendu.
Parmi la diversité des émulsions disponibles aujourd’hui, certaines se sont imposées comme des références absolues. Des films qui ont capturé des moments historiques, façonné des carrières de photographes légendaires, et qui continuent d’inspirer de nouvelles générations. Plongeons ensemble dans l’univers de ces pellicules noir et blanc qui ont marqué l’histoire de la photographie et restent des choix privilégiés pour quiconque cherche à s’exprimer au-delà de la couleur.
À quoi faire attention quand on choisit une pellicule N&B ?
La sélection d’une pellicule noir et blanc n’est pas anodine – c’est le premier acte créatif de votre processus photographique. Voici les critères essentiels qui devraient guider votre choix :
La sensibilité ISO détermine la quantité de lumière nécessaire pour exposer correctement votre film. Une pellicule 100 ISO offrira une qualité d’image optimale par temps lumineux, tandis qu’une 400 ISO sera plus polyvalente. Les films à haute sensibilité (1600, 3200) permettent de photographier en basse lumière, mais souvent au prix d’un grain plus prononcé.
Le grain est cette texture caractéristique du film argentique. Certains films offrent un grain extrêmement fin, presque imperceptible, tandis que d’autres possèdent un grain prononcé qui devient partie intégrante de l’esthétique. Ce n’est pas une question de qualité, mais de préférence artistique.
Le contraste varie considérablement d’une émulsion à l’autre. Certaines pellicules produisent naturellement des images douces avec une large gamme de gris, idéales pour les portraits. D’autres génèrent des contrastes marqués, parfaits pour la photographie de rue ou les paysages dramatiques.
La latitude d’exposition est cette capacité à supporter la surexposition ou sous-exposition. Une bonne latitude vous pardonnera plus d’erreurs et vous permettra de « pousser » votre film (le développer comme s’il était plus sensible que sa valeur nominale).
La disponibilité et le prix sont des facteurs pratiques non négligeables. Certains films classiques sont facilement trouvables, d’autres plus rares ou plus coûteux. Pour une pratique régulière, ce critère peut peser lourd.
La compatibilité avec les révélateurs peut simplifier votre workflow. Certaines pellicules donnent des résultats superbes avec pratiquement n’importe quel révélateur, d’autres expriment tout leur potentiel avec des produits chimiques spécifiques.
Le choix d’une pellicule noir et blanc est un équilibre entre exigences techniques et vision esthétique. Avec l’expérience, vous développerez une relation privilégiée avec certains films qui deviendront vos fidèles compagnons de création.
Les pellicules noir et blanc les plus iconiques
Kodak Tri-X 400
La Tri-X est peut-être la pellicule la plus emblématique de l’histoire de la photographie. Lancée en 1954, elle a capturé certains des moments les plus importants du XXe siècle, des champs de bataille du Vietnam aux concerts des Beatles.
Sensibilité nominale : 400 ISO
Grain et contraste : La Tri-X possède un grain moyen à prononcé avec un caractère très organique et un contraste naturellement élevé. Sa signature visuelle est immédiatement reconnaissable : des noirs profonds, des blancs éclatants et une gamme de gris dynamique.
Idéale pour : La photographie de rue, le reportage, le documentaire et les portraits expressifs. Sa grande latitude d’exposition la rend parfaite pour les situations imprévisibles ou la photographie à main levée.
Développement : Extrêmement facile et tolérant. La Tri-X donne de bons résultats avec presque tous les révélateurs disponibles sur le marché. Elle peut être poussée facilement jusqu’à 1600 ISO avec des résultats encore très exploitables à 3200 ISO.
Avantages : Une polyvalence remarquable, un rendu caractéristique « photojournalistique », une tolérance aux erreurs d’exposition, et une histoire légendaire.
Inconvénients : Pas la meilleure option pour ceux qui recherchent une finesse extrême ou un grain discret.
Prix moyen : 14€ en 135 (36 poses)
Pourquoi elle est culte : La Tri-X a été le film de prédilection de photographies comme Henri Cartier-Bresson, Sebastião Salgado, Josef Koudelka et Don McCullin. Son esthétique a défini ce que beaucoup considèrent comme « le look du photojournalisme classique ».
Ilford HP5+
Considérée comme la réponse britannique à la Tri-X, l’Ilford HP5+ est une pellicule extrêmement versatile qui a gagné le cœur de nombreux photographes pour sa grande latitude d’exposition et son rendu subtil.
Sensibilité nominale : 400 ISO
Grain et contraste : Grain moyen légèrement plus fin que la Tri-X, avec un contraste naturellement plus modéré. Elle produit une gamme tonale riche avec d’excellentes nuances dans les gris moyens.
Idéale pour : Pratiquement tous les styles de photographie. Particulièrement appréciée pour les portraits, la photographie de rue et documentaire. Sa grande latitude la rend parfaite pour les conditions d’éclairage changeantes.
Développement : Très tolérant et facile. Elle répond exceptionnellement bien au push-processing, pouvant être poussée à 1600 ou 3200 ISO avec des résultats remarquables.
L’HP5+ représente l’équilibre parfait entre caractère et polyvalence. C’est souvent la « première pellicule noir et blanc » recommandée aux débutants
Avantages : Une versatilité presque sans égale, une excellente latitude d’exposition, un rendu subtil des détails dans les ombres.
Inconvénients : Son contraste naturellement plus doux peut nécessiter un développement adapté si vous recherchez une image plus percutante.
Prix moyen : 9€ en 135 (36 poses)
Pourquoi elle est culte : L’HP5+ représente l’équilibre parfait entre caractère et polyvalence. C’est souvent la « première pellicule noir et blanc » recommandée aux débutants, mais elle reste un choix de prédilection même pour les photographes expérimentés.
Ilford FP4+
Pour ceux qui privilégient la finesse et le détail, l’Ilford FP4+ offre une qualité d’image remarquable et une versatilité surprenante pour une pellicule de faible sensibilité.
Sensibilité nominale : 125 ISO
Grain et contraste : Grain extrêmement fin avec un contraste modéré mais précis. La FP4+ produit des images d’une netteté exceptionnelle avec une gamme tonale riche et subtile.
Idéale pour : Paysages, architecture, nature morte, portrait en studio et toute situation où la lumière est abondante et le contrôle possible. Parfaite pour les tirages grand format où le détail est primordial.
Développement : Facile et prévisible. Donne d’excellents résultats avec la plupart des révélateurs, particulièrement ceux favorisant le micro-contraste comme l’Ilford Ilfosol 3.
Avantages : Finesse exceptionnelle, rendu des détails remarquable, beau rendu de la peau pour les portraits.
Inconvénients : Sa faible sensibilité limite son utilisation dans des conditions de faible luminosité sans trépied. Moins adaptée aux situations spontanées.
Prix moyen : 10€ en 135 (36 poses)
Pourquoi elle est culte : La FP4+ est l’héritière d’une longue tradition de films à grain fin d’Ilford. Sa capacité à produire des images d’une clarté cristalline tout en conservant un caractère argentique en fait un choix privilégié pour la photographie fine art et les travaux nécessitant un haut niveau de détail.
Kodak T-Max 100
La T-Max représente l’apogée technologique des films à grain tabular de Kodak, offrant une finesse presque scientifique tout en conservant une belle signature visuelle.
Sensibilité nominale : 100 ISO
Grain et contraste : Grain ultra-fin presque imperceptible avec un contraste naturellement élevé mais bien équilibré. La T-Max 100 produit des images d’une netteté saisissante avec des noirs profonds et des blancs lumineux.
Idéale pour : Photographie de paysage, architecture, portrait en studio, et toute situation nécessitant un niveau de détail maximal. Excellente pour les agrandissements importants.
Développement : Relativement facile mais moins tolérant aux écarts que des films plus traditionnels. Donne ses meilleurs résultats avec le révélateur T-Max dédié, mais fonctionne bien avec la plupart des développateurs standard.
Avantages : Finesse exceptionnelle, capacité de résolution remarquable, rendu brillant des textures fines.
Inconvénients : Moins de latitude d’exposition que les films classiques, rendant les erreurs moins pardonnables. Sa faible sensibilité limite son usage en faible lumière.
Prix moyen : 8-10€ en 135 (36 poses)
Pourquoi elle est culte : La T-Max 100 a révolutionné les attentes en matière de finesse pour un film noir et blanc. Elle représente une approche presque perfectionniste de la photographie argentique, où chaque détail compte.
Kodak T-Max 400
Version plus sensible de la T-Max 100, elle conserve une finesse remarquable tout en offrant une meilleure polyvalence pour les situations moins contrôlées.
Sensibilité nominale : 400 ISO
Grain et contraste : Grain très fin pour un film 400 ISO, avec un contraste naturellement élevé qui produit des images incisives et définies.
Idéale pour : Photographie urbaine, reportage, portrait environnemental, et toutes situations où la lumière peut varier mais où la qualité d’image reste primordiale.
Développement : Similaire à la T-Max 100, elle donne ses meilleurs résultats avec le révélateur T-Max dédié. Elle peut être poussée jusqu’à 1600 ISO avec des résultats encore très satisfaisants.
Avantages : Un excellent compromis entre sensibilité et finesse, idéal pour les photographes qui ne veulent pas sacrifier la qualité d’image en conditions variables.
Inconvénients : Peut paraître un peu « clinique » comparée aux films plus traditionnels. Moins de caractère distinctif que la Tri-X.
Prix moyen : 8-10€ en 135 (36 poses)
Pourquoi elle est culte : La T-Max 400 a prouvé qu’un film de moyenne sensibilité pouvait rivaliser en finesse avec des films beaucoup moins sensibles. Elle est devenue le choix privilégié des photographes perfectionnistes qui ne peuvent pas toujours travailler dans des conditions idéales.
Fomapan 400
Alternative économique venue de République tchèque, la Fomapan 400 offre un rendu rétro qui a séduit de nombreux photographes pour son caractère et son prix accessible.
Sensibilité nominale : 400 ISO
Grain et contraste : Grain prononcé avec une structure organique très plaisante. Contraste modéré avec une belle transition dans les tons moyens. Son rendu évoque la photographie des années 1960-70.
Idéale pour : La photographie de rue, les portraits expressifs, les paysages atmosphériques et les projets créatifs recherchant une esthétique vintage authentique.
Développement : Assez facile mais moins prévisible que les films premium. Fonctionne bien avec la plupart des révélateurs classiques comme le Rodinal, qui accentue son grain caractéristique.
Avantages : Prix très attractif, rendu vintage authentique, disponible dans de nombreux formats incluant plan-films et formats spéciaux.
Inconvénients : Qualité parfois variable d’un lot à l’autre. Base du film plus fine que les marques premium.
Prix moyen : 5-6€ en 135 (36 poses)
Pourquoi elle est culte : La Fomapan a gagné une reconnaissance pour son excellent rapport qualité-prix et son esthétique authentiquement rétro sans filtres numériques. Elle représente une porte d’entrée accessible vers la photographie argentique pour les nouveaux venus.
Ilford Delta 3200 Professional
Film ultra-sensible par excellence, le Delta 3200 repousse les limites de ce qu’il est possible de capturer en très faible lumière sans flash.
Sensibilité nominale : Nominalement 1000 ISO mais conçu pour être utilisé à 3200 ISO ou plus
Grain et contraste : Grain très prononcé mais étonnamment bien structuré. Contraste modéré qui préserve les détails dans les ombres malgré la haute sensibilité.
Idéale pour : Photographie en conditions de très faible luminosité, concerts, vie nocturne, reportage d’intérieur sans flash, et tout projet où l’esthétique granuleuse est recherchée.
Développement : Relativement simple mais nécessite une attention particulière aux temps de développement, surtout si poussé au-delà de 3200 ISO. Fonctionne remarquablement bien avec le révélateur Ilford DDX.
Avantages : Capacité inégalée à capturer des images en très faible lumière. Grain expressif qui devient un élément esthétique fort.
Inconvénients : Coût plus élevé que les films standard. Définition et détails limités par rapport aux films moins sensibles.
Prix moyen : 11-13€ en 135 (36 poses)
Pourquoi elle est culte : Le Delta 3200 a libéré les photographes des contraintes de l’éclairage, permettant de capturer des moments intimes en lumière ambiante là où seul un flash aurait été possible auparavant. Son grain caractéristique est devenu une signature visuelle recherchée, même dans des situations où sa haute sensibilité n’est pas nécessaire.
CineStill BwXX
Adaptation du célèbre film cinématographique Kodak Double-X, le CineStill BwXX offre un véritable look « cinéma noir et blanc » directement dans votre appareil photo.
Sensibilité nominale : 250 ISO (peut être exposé entre 200 et 800 ISO)
Grain et contraste : Grain moyen à structure classique, très cinématographique. Contraste marqué mais avec une belle gamme tonale qui rappelle les films noir et blanc hollywoodiens.
Idéale pour : Portraits atmosphériques, photographie narrative, projets avec une esthétique cinématographique, et tout travail inspiré du cinéma noir ou néo-noir.
Développement : Standard, compatible avec tous les processus de développement noir et blanc classiques. Se développe particulièrement bien avec des révélateurs comme le D-76 ou le HC-110.
Avantages : Rendu cinématographique authentique, bonne latitude d’exposition, potentiel créatif unique.
Inconvénients : Disponibilité parfois limitée, prix plus élevé que les films traditionnels.
Prix moyen : 10-12€ en 135 (36 poses)
Pourquoi elle est culte : Le BwXX offre aux photographes l’accès à une émulsion qui a filmé d’innombrables chefs-d’œuvre du cinéma. Sa capacité à évoquer instantanément l’ambiance du film noir ou des classiques de Bergman en fait un choix privilégié pour les photographes à la recherche d’une narration visuelle forte.
Bergger Pancro 400
Pellicule moderne inspirée des émulsions classiques, la Pancro 400 est un film bicouche qui combine le meilleur de différentes technologies pour un rendu unique.
Sensibilité nominale : 400 ISO
Grain et contraste : Grain fin à moyen avec une structure complexe due à sa conception bicouche. Contraste riche et bien modulé avec d’excellents détails dans les hautes lumières et les ombres.
Idéale pour : Photographie de paysage, portrait artistique, architecture, et tout projet nécessitant à la fois caractère et précision.
Développement : Relativement standard mais répond différemment selon les révélateurs choisis. Particulièrement compatible avec le Rodinal et le PMK Pyro qui exploitent sa nature bicouche.
Avantages : Signature visuelle distinctive, bon équilibre entre finesse et caractère, excellente latitude d’exposition.
Inconvénients : Moins largement distribué que les grandes marques, prix supérieur à la moyenne.
Prix moyen : 9-11€ en 135 (36 poses)
Pourquoi elle est culte : Bien que relativement récente, la Pancro 400 s’est rapidement bâti une réputation parmi les photographes exigeants. Elle représente une approche moderne de la pellicule argentique, combinant technologies contemporaines et esthétique classique.
Quelle pellicule choisir selon son style ?
Le choix d’une pellicule noir et blanc doit s’aligner avec votre vision photographique et les conditions dans lesquelles vous travaillez. Voici un guide rapide pour vous orienter :
Pour le grain expressif et le caractère brut : La Kodak Tri-X 400 reste la référence absolue pour son grain distinctif et son contraste dramatique. L’Ilford HP5+ offre une alternative légèrement plus douce tout en conservant un caractère affirmé. Ces pellicules sont idéales pour la photographie de rue, le reportage et les portraits expressifs.
Pour la finesse et le piqué : La Kodak T-Max 100 offre probablement le rendu le plus détaillé disponible actuellement, suivie de près par l’Ilford FP4+. Ces films excellent dans les paysages, l’architecture et les natures mortes où chaque détail compte. La T-Max 400 représente un excellent compromis quand la sensibilité devient un facteur limitant.
Pour le contraste marqué et dramatique : La Rollei Retro 400S produit des noirs profonds et des blancs éclatants avec peu de nuances intermédiaires, créant des images saisissantes. Elle est parfaite pour la photographie urbaine contrastée ou les paysages dramatiques.
Pour les situations de basse lumière : L’Ilford Delta 3200 règne en maître pour la photographie nocturne ou d’intérieur sans flash. L’Ilford HP5+ et la Tri-X peuvent être poussées efficacement jusqu’à 1600 ISO avec d’excellents résultats, offrant plus de polyvalence quand la lumière vient à manquer.
Pour l’esthétique cinématographique : Le CineStill BwXX vous transporte directement dans l’univers du cinéma noir et blanc avec son grain caractéristique et son rendu contrasté. Idéal pour les projets narratifs ou inspirés du septième art.
Pour l’exploration et l’expérimentation : Les films Washi offrent des supports uniques et des rendus inattendus. La Bergger Pancro 400 permet d’explorer les subtilités du développement avec sa structure bicouche qui répond différemment selon les révélateurs.
Pour les débutants avec un budget limité : La Fomapan (100 ou 400) offre un excellent rapport qualité-prix avec un rendu vintage authentique, parfait pour s’initier à l’argentique sans se ruiner.
Rappelez-vous que ces recommandations ne sont que des points de départ – la meilleure façon de trouver votre pellicule idéale reste l’expérimentation personnelle.
Où acheter ces films aujourd’hui ?
Malgré le déclin de l’argentique au début des années 2000, l’offre s’est stabilisée et même diversifiée ces dernières années. Voici où vous procurer ces précieuses pellicules :
Boutiques spécialisées en ligne :
- Nation Photo (France) propose un vaste choix de pellicules fraîches et correctement stockées
- Fotoimpex (Allemagne) est une référence européenne avec un catalogue très complet
- Macodirect (Allemagne) offre des marques exclusives et des pellicules en vrac
- Le Labo Argentique (France) combine vente de films et services de développement
Grandes plateformes :
- Amazon et Rakuten proposent un choix correct, mais attention à la fraîcheur des stocks et aux conditions de stockage parfois douteuses
- eBay peut être une source de films rares ou discontinués, mais méfiance avec les dates de péremption
Magasins physiques :
- Les boutiques photo indépendantes qui subsistent offrent souvent une sélection de films classiques
- Certains magasins culturels comme la Fnac maintiennent un petit rayon argentique
- Les petits labos de quartier vendent souvent quelques références populaires
Pour maximiser la durée de vie de vos films, privilégiez les vendeurs spécialisés qui garantissent un stockage réfrigéré et une rotation régulière des stocks. N’hésitez pas à acheter en plus grande quantité et à stocker vous-même vos pellicules au réfrigérateur (mais jamais au congélateur !) pour les conserver plus longtemps.
Conclusion
Le noir et blanc argentique n’est pas un simple vestige du passé, mais bien un médium artistique vivant qui continue d’offrir des possibilités expressives uniques. Chaque pellicule que nous avons explorée possède sa propre voix, sa propre façon de traduire la lumière en valeurs de gris, en textures et en contrastes.
La beauté de la photographie argentique réside dans cette relation intime qui se développe entre le photographe et son film de prédilection. Ce n’est qu’en expérimentant différentes émulsions que vous découvrirez celle qui résonne avec votre vision. N’hésitez pas à sortir de votre zone de confort – essayez une Tri-X après avoir utilisé exclusivement des T-Max, ou tentez l’aventure d’un film ultra-sensible alors que vous photographiez habituellement en plein soleil.
Contrairement au numérique où la post-production permet souvent de corriger les erreurs, l’argentique nous enseigne la patience et la précision. Les contraintes deviennent sources de créativité, les « défauts » se transforment en signature esthétique. Trouver sa pellicule idéale est un voyage personnel qui peut prendre des années, mais c’est précisément ce qui rend l’expérience si enrichissante.
Alors, chargez votre appareil, prenez votre temps, et laissez ces émulsions légendaires raconter vos histoires en noir, blanc, et toutes les nuances de gris entre les deux.